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18 octobre 2023

Article de presse

[PRESSE – MAISON RELAIS ALENCON] « C’est un lieu où ils ont peur » : en réinsertion, ils sont hébergés dans des logements indécents – Ouest France – 18/10/2023

Article OUEST FRANCE du 18 octobre 2023 : « C’est un lieu où ils ont peur » : en réinsertion, ils sont hébergés dans des logements indécents (ouest-france.fr)

« C’est un lieu où ils ont peur » : en réinsertion, ils sont hébergés dans des logements indécents

Défauts dans les logements, insécurité, trafics de stupéfiants… Les résidents de la Maison Relais d’Alençon (Orne) ne bénéficient pas d’un lieu adéquat pour se réinsérer. Et ce, malgré la lutte des travailleurs sociaux, Amélie Lambert et Jérémy Vincent, qui dure depuis dix ans.

Que faire quand son métier n’a plus de sens ? Cette question, Jérémy Vincent et Amélie Lambert, travailleurs sociaux à la Maison Relais d’Alençon (Orne), se la posent chaque jour. Alors que les deux immeubles situés rue de la Brebiette sont supposés servir de tremplin de réinsertion pour les personnes vulnérables, les résidents se trouvent dans des logements indécents, où le sentiment d’insécurité plane. Les deux animateurs de la Maison Relais se battent depuis plus de dix ans pour que le bailleur social agisse.

L’objectif de la Maison Relais d’Alençon : offrir une nouvelle vie aux personnes isolées, grâce à une convention tripartite entre le bailleur social Logissia, la fondation Normandie Générations et la Préfecture de l’Orne (DDETSPP). Logements de 30 m², accompagnements pour les tâches de la vie courante, activités et sorties collectives… Les résidents bénéficient d’outils pour être acteurs de leur vie, en échange d’une redevance.

Un lieu pour « reprendre du poil de la bête »

« Mes enfants ne me reconnaissent plus ! J’avais perdu 40 kg, je ne faisais plus rien. Maintenant, je reprends du poil de la bête. » Isabelle Prod’home, 62 ans, a perdu son mari d’une crise cardiaque, il y a sept ans. Après avoir souffert d’une longue dépression, elle a été placée sous tutelle, avant de se voir offrir une place à la Maison Relais, en mars dernier. « On fait des sorties à la mer, au bowling, on cuisine tous ensemble. Si je pars un jour, ça me manquerait », confie la résidente.

Un avis que partage Christian Jeorgt, 64 ans. Ses soucis de santé et ses anciennes addictions l’ont isolé socialement. Il a intégré la Maison Relais il y a treize ans et ne souhaite pas en sortir. « Je suis bien ici ! Je vois du monde, et on m’aide à gérer mon budget. » Une convivialité qu’il ne retrouverait pas dans une résidence ordinaire.

« Notre travail est gâché »

Sur le papier, le concept est louable. Mais tout n’est pas rose. Les logements sont mal isolés (16 °C mesurés en hiver), les chauffe-eau dysfonctionnels, l’électricité défaillante, et peu d’installations pour les personnes en situation de handicap…

Sans compter les trafics de stupéfiants et incivilités de personnes extérieures, qui profitent des immeubles qui ne sont pas privatisés. Le lieu est partagé entre résidents de la Maison Relais et locataires de droit commun. « La nuit, on se fait réveiller par des personnes qui frappent à nos portes », souligne Isabelle Prod’home, qui ne sent pas en sécurité.

« Notre travail est complètement gâché. On promet à nos résidents un cadre de vie idéal pour se réinsérer socialement. Au lieu de ça, ils évoluent dans des logements vétustes et dans un lieu où ils ont peur et peuvent être influencés », regrette Jérémy Vincent, animateur à la Maison Relais. Leurs partenaires, comme le Centre psychothérapique, ne leur envoient plus de patients. « Car ils sont conscients que le lieu craint pour des personnes fragiles psychologiquement ! »

Rupture de dialogue avec le bailleur

Le contrat de location de 2009 indiquait que les actuels logements étaient provisoires, en attendant la construction de nouveaux locaux privés pour la Maison Relais. Une promesse qui n’a jamais vu le jour. « Les relances auprès de Logissia durent depuis dix ans. Mais il y a eu une rupture de dialogue en 2019 », se lasse Amélie Lambert, animatrice. En attendant, c’est la Fondation Normandie Générations qui paie les frais d’entretien, ce qui engendre des pertes financières considérables pour l’établissement (22 399 € engagés en 2022).

Entre dépôts de plaintes, petits travaux et sollicitations auprès du bailleur, les deux travailleurs sociaux ne peuvent plus se consacrer pleinement à leurs missions. Fatigué et désarmé, Jérémy Vincent a obtenu un arrêt maladie.

La préfecture de l’Orne a indiqué s’être réunie avec le bailleur social le 22 septembre 2023 : « À l’issue de cette réunion, il a été conclu que les services de l’État restaient présents pour accompagner le bailleur Logissia et Normandie Générations dans la construction d’une solution pérenne. » D’autres réunions sont prévues.

Quant au directeur de Logissia, Stéphane Aubert, il assure que des discussions avec la Maison Relais sont en cours pour leur apporter des solutions, et que le Diagnostic de performance énergétique de classe D et l’électricité pas aux normes ne permettent pas de dire que les logements sont indécents. « Si défaillances il y a, cela relève d’un mauvais entretien des résidents », justifie-t-il.

Cet hiver, les personnes en réinsertion dans ces logements devront vraisemblablement encore payer les surcoûts des charges dûs à l’isolation, et vivre avec une boule au ventre.


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