C’est la deuxième séance d’initiation à l’escalade pour ces enfants et adolescents. « L’idée est de permettre de démystifier cette pratique de part et d’autre, déclare Laurent Gouny, chargé de mission inclusion pour la filière médico-sociale de la fondation Normandie Générations. Les jeunes qui voudraient s’inscrire au club voient à quoi ça ressemble et l’éducateur est prêt à accueillir notre public. Ça permet l’inclusion des jeunes dans les clubs de sport. »

« C’est vertigineux ! »

Pour leurs six séances, les sportifs bénéficient du matériel du club alpin de Flers. « L’escalade permet le travail d’équipe, de développer la confiance en soi et dans les autres, un environnement différent, la peur du vide… »

« C’est vertigineux, c’est trop fun ! s’écrie Noé, seize ans, arrivé tout en haut. Au secours, maman », s’écrit-il, mi-farceur, mi-impressionné, en regardant en bas. « Noé, tends les jambes, ça ira mieux dans la descente ! » lui crie un de ses éducateurs de l’Itep. Ils sont quatre, ce jeudi matin, à accompagner les jeunes. « Ah oui, c’est plus simple comme ça », s’exclame le jeune homme qui « aime se faire peur », tandis que ses camarades le font redescendre tranquillement.

« Chacun son mont Blanc »

Alors que le volume monte joyeusement dans la salle de sport, Paul Châtelais met les points sur les « i » : « Un peu de calme ! On est à l’escalade, pas au foot ! » Il l’assure, il « adore travailler avec ce public », qui demande « plus de finesse et de pédagogie. Ils sont aussi très sensibles à leur environnement. Comme j’y suis allé un peu rapidement ce matin, ils ont adopté mon rythme. » Au fur et à mesure des progrès de chacun, le groupe va se déplacer vers des prises plus ardues. « Mais chacun son mont Blanc. Pour la plus petite, qui a sept ans, la ligne rouge à trois mètres, c’est son mont Blanc. »

Avant les jeunes de l’Itep, ce sont ceux de l’Institut médico-éducatif (IME) de Flers qui ont suivi plusieurs séances d’escalade, mais aussi de squash. « Nous sommes labellisés Génération 2024, le sport est le fil rouge de notre année, précise Laurent Gouny. Le sport est vecteur d’inclusion sociale et permet une ouverture au monde. » Le chargé de mission réfléchit maintenant à ce que les jeunes puissent ensuite pratiquer du tennis de table.