Il s’agit d’un service proposé aux familles qui rencontrent des difficultés afin de rétablir la communication et de rechercher une solution amiable à un litige. « C’est une démarche volontaire, basée sur la coopération et la confidentialité », explique Isabelle Denis, l’une des trois médiatrices qui se déplace dans l’Orne, pour le compte de la fondation Normandie générations.
Cette procédure permet de prendre en compte de manière très concrète les besoins de chacun, en particulier ceux des enfants. « Car ce sont eux qui pâtissent le plus et longtemps, des conflits familiaux. »
La plupart du temps, les familles font appel à la médiation, après une séparation, « lorsque les décisions prises ne correspondent plus aux besoins actuels des parents et des enfants. Ou à tout moment, lorsqu’un conflit est susceptible d’entraîner une rupture. 90 % des dossiers concernent des séparations ou des divorces », précise Isabelle Denis.
Mais d’autres situations peuvent faire l’objet d’une médiation familiale : communication rompue entre un adolescent et ses parents, grands-parents privés de voir leurs petits-enfants, enfants qui se disputent concernant le placement de leur parent en maison de retraite : « L’idée est de ne pas s’enfermer dans le conflit. Dans l’Orne, dans 60 % des cas, la médiation est spontanée, c’est-à-dire qu’elle repose sur une démarche volontaire des familles, qui en ont entendu parler par un proche ou par leur avocat. » Sinon, elle est ordonnée par le juge aux affaires familiales : « Mais elle n’est pas possible dans le cas où des violences ont été commises », prévient la médiatrice.
Elle est assurée par un professionnel qualifié et titulaire d’un diplôme d’État. Doté de compétences en psychologie et en droit, il est formé à l’écoute et à la négociation : « Il ne prend pas parti, ne juge pas. Son rôle est de trouver une solution concrète. » Chaque séance se passe dans un salon, « on prend le café, on est dans un cadre agréable. » Elles durent entre 1 h 30 et 2 h, « dans la plus grande confidentialité. Malheureusement, encore beaucoup trop de parents hésitent à venir, se renseigner », déplore Isabelle Denis.
Quelles actions sont menées pour mieux faire connaître ce service ?
Des permanences d’information sur la médiation familiale sont peu à peu organisées dans le tribunal judiciaire et de proximité. « Celui d’Argentan est le premier du département. Ceux d’Alençon et de Flers vont suivre bientôt », se réjouit Gwenolé Ploux, le président. Ces permanences ont lieu à Argentan, le 2e jeudi de chaque mois, de 13 h 30 à 16 h 30. « Il n’y a pas de rendez-vous à prendre et c’est gratuit. » Une contribution financière est ensuite demandée pour chaque séance : « Elle est de 2 € par personne, pour ceux qui sont aux minima sociaux, et jusqu’à 15 €. » Et la médiatrice de préciser : « En règle générale, une médiation se fait en quatre ou cinq séances, mais cela peut varier. »
Renseignements au 02 33 80 02 20 ou par mail : secretariat.sap@normandie-generations.fr.